mardi 29 novembre 2011

Histoire du Burkina Faso

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Le texte de cet article est issu de http://www.burkina-faso.ca 
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On sait peu de choses de l’histoire ancienne du Burkina Faso qui a connu un peuplement très précoce, soit vers 12 000 à 5 000 ans avant l’ère chrétienne du moins pour ce qui est de la partie Nord-Ouest du Pays. En effet, des fouilles archéologiques ont permis la découverte d’outils dans les années 1970. La sédentarisation serait apparut entre 3 600 et 2 600 avant l’ère chrétienne avec des agriculteurs, dont les traces des constructions ont été retrouvées. L’emploi du fer, de la céramique et de la pierre polie se développe entre 1 500 et 1 000 avant l’ère chrétienne, ainsi que l’apparition de préoccupations spirituelles, comme en témoignent les restes d’inhumation découverts.

Des vestiges attribués aux Dogons sont découverts dans la région du centre-nord, du nord et du nord-ouest. Or ceux-ci ont quitté le secteur entre le XVe et le XVIe siècle pour s’installer dans la Falaise de Bandiagara au Mali. Par ailleurs, des restes de constructions sont découvertes dans le sud-ouest du Burkina Faso (ainsi que dans le pays voisin la Côte d’Ivoire), mais ont ignore leurs origines avec certitude.

Suite à l’apparition de l’agriculture, une vague de cavaliers vint alors greffer une aristocratie militaire sur cette structure. Détenteurs du pouvoir politique, ces cavaliers passèrent des accords avec les autochtones qui restent propriétaires du sol. Cette organisation apparaît encore de nos sous forme de chefs de cantons et chefs de la terre ou Chefs traditionnels. Les premiers royaumes mossis se sont alors constitués: le Gourma, le Mamprousi, le Dagomba, leYatenga et le royaume de Ouagadougou. Ce dernier devint rapidement le plus influent. Il était dirigé par le mogho naba, à la fois roi et magicien. Aux XIIIe et au XIVe siècles, ces royaumes s’opposèrent aux grands empires de la boucle du Niger dont qu’ils n’hésitaient pas à attaquer les frontière et à s’avancé dans leur territoire. La puissance de leurs armées permit aux mossis de préserver l’essentiel de leur indépendance. Mais, à la fin du Xve siècle, l’Empire songhay établit sa suprématie sur la boucle du Niger, mettant fin aux avancées des cavaliers Mossis.


La Colonisation

En 1888, une première expédition française menée par le Capitaine Binger atteint le territoire de l’actuel Burkina Faso. Les français entreprennent alors une séries de missions et entretiennent des liens (parfois tendus) avec les populations et autorités locales via le Mogho Naaba (chef des Mossis) et autres notables. En 1894, les troupes françaises entrent à Ouagadougou.

Après l’occupation de Ouagadougou, le 23 décembre 1896, le Mogho Naaba accepte le protectorat des Français, qui sont engagés dans une course aux colonies avec les Britanniques. Tandis que se constitue l’Afrique occidentale française jusqu’en 1919, les royaumes Mossis sont rattachés à une entité dénommée Haut-Sénégal-Niger.

C’est en 1919 qu’est constituée la colonie de Haute-Volta sur le territoire de l’actuel Burkina Faso ; elle comprend sept cercles : Gaoua, Bobo-Dioulasso, Dédougou, Ouagadougou (chef-lieu), Dori, Say et Fada N’Gouma. Cependant, plusieurs éléments rendent l’autonomie de la Haute-Volta problématique : d’une part, les colonies voisines convoitent ce réservoir de main d’œuvre, et il manque aussi d’un accès à la mer. Ensuite, l’administration coloniale doit restreindre ses frais de fonctionnement. C’est pourquoi, en septembre 1932, la Haute-Volta est dépecée au profit du Soudan français (actuel Mali), de la Côte d’Ivoire et du Niger, en dépit des protestations du Mogho Naaba. Cependant, après les services rendus pendant la Seconde Guerre mondiale, la Haute Volta fut reconstituée en 1947 grâce à l’insistance du Mogho Naaba de l’époque.

La création de nouvelles infrastructures politiques contribuent à associer les autochtones à la gestion du territoire. Les premiers conseils municipaux sont élus, ainsi qu’une Assemblée territoriale ; des représentants sont envoyés auprès du Parlement métropolitain (à l’Assemblée nationale: Gérard Ouedraogo, Joseph Conombo, Nazi Boni, Henri Guissou, Mamadou Ouedraogo), de l’Assemblée de l’Union française et du Grand Conseil de l’AOF. Le 31 mars 1957, la nouvelle Assemblée territoriale est élue au suffrage universel, et désigne un gouvernement de douze membres. Ouezzin Coulibaly, député de Côte d’Ivoire mais originaire de Haute-Volta, est élu vice-président, puis président de ce gouvernement, mais meurt le 7 septembre 1958. Maurice Yaméogo, soutenu par Félix Houphouët-Boigny et l’UDV (Union démocratique voltaïque) lui succède. Le 17 octobre, le Mogho-Naaba fait rassembler plusieurs centaines de personnes devant le palais de l’Assemblée territoriale, en vue d’établir une monarchie constitutionnelle, sans succès.


L’indépendance

La Communauté française, proposée par référendum le 28 septembre 1958, est acceptée par 99,5 % des votants, et 75 % des inscrits. Le 11 décembre de la même année, la République voltaïque est proclamée, et adhère aussitôt à la Communauté. En 1959, la République devient autonome.

Aux élections législatives du 19 avril 1959, le Rassemblement démocratique africain (RDA) arrive très largement en tête avec 70 % des suffrages, et occupe 65 des 75 sièges de l’Assemblée puis 71 à la suite de désistements : le PRA, très minoritaire, disparait peu après. Le sénateur Koné Begnon est élu président de l’Assemblée, et Maurice Yaméogo, qui avait succédé à Ouezzin Coulibaly à la tête du gouvernement, devient président du Conseil des ministres. Après une période de relative instabilité, l’autorité de l’État est peu à peu rétablie. Yaméogo renforce son autorité en étant élu à la tête du Rassemblement démocratique africain le 30 décembre 1959 ; le 4 juin 1960, la Haute-Volta demande et obtient l’indépendance.


Post indépendance à nos jours

Après avoir tenté d’imposer l’Union démocratique voltaïque (UDV) en tant que parti unique, le premier président Maurice Yaméogo est contraint de démissionner le 3 janvier 1966 à la suite de soulèvements populaires provoqués par ses politique d’austérité (diminution des salaires des fonctionnaires, augmentation des impôts) alors qu’il avait été réélu à la présidence l’année précédente avec 99% des suffrages.
Au nom de l’armée, le lieutenant-colonel Aboubacar Sangoulé Lamizana prend alors le pouvoir. Il renverse la Première République et instaure un régime militaire autoritaire, supprimant au passage les partis politiques. Le 12 février 1969, il nationalise les écoles privées catholiques. Le régime s’assouplit peu à peu, et le 20 novembre de la même année, les partis politiques sont à nouveau autorisés. Le 14 juin 1970, le chef de l’État fait approuver par référendum une nouvelle Constitution. C’est le début de la Deuxième République. Ce texte attribue la présidence de la République au militaire le plus ancien ayant le grade le plus élevé, et accorde au moins un tiers des portefeuilles ministériels à l’armée.

Des élection législatives ont lieu le 20 décembre 1970. La démocratisation est cependant de courte durée, puisque le 8 février 1974, Lamizana opère à nouveau un coup de force, suspend la constitution, dissout l’Assemblée nationale, mettant ainsi fin à l’éphémère Deuxième République. La rivalité entre Gérard Ouédraogo, le premier ministre, et Joseph Ouédraogo, président de l’Assemblée nationale, avait dans les mois précédents conduit à une paralysie des institutions. L’armée reprend ainsi le pouvoir.
Le 27 novembre 1977, une nouvelle Constitution est approuvée par référendum, donnant naissance à la Troisième République. Aux élections législatives de 1978, sept partis sont en présence, mais seuls les trois partis arrivés en tête sont autorisés à poursuivre leurs activités. Vainqueur de l’élection présidentielle en mai 1978, Lamizana est confronté à un mouvement de grève générale en 1980, organisé par la Confédération des syndicats voltaïques. Le 25 novembre 1980, il est renversé par le colonel Saye Zerbo, qui est à la tête du Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN).

Cependant, deux ans plus tard, le 7 novembre 1982, celui-ci est à son tour renversé, et doit céder le pouvoir au Conseil provisoire de salut du peuple (CPSP) du commandant Jean-Baptiste Ouédraogo. Ce dernier choisit pour Premier ministre le jeune Thomas Sankara, qui ne reste au pouvoir que jusqu’en mai 1983. À la suite de son renvoi, le 4 août 1983, une partie de l’armée se soulève, conduite par le commandant Boukari Lingani et les capitaines Blaise Compaoré, Thomas Sankara et Henri Zongo. C’est alors le début de l’époque de la Révolution. Le CSP est renversé, puis remplacé par le Conseil national de la Révolution (CNR). Le Capitaine Sankara est nommé à la tête du Pays.

L’année suivante, le 4 août, à l’occasion du premier anniversaire de la révolution, le pays est rebaptisé Burkina Faso (Pays des hommes intègres), un nouvel hymne national, une nouvelle devise (« La patrie ou la mort, nous vaincrons ») et un nouveau drapeau sont choisis. On procède également à un nouveau découpage territorial, qui donne naissance à vingt-cinq provinces et 121 départements.
Au bout de 4 ans de régime révolutionnaire, le président Sankara est renversé à son tour par Blaise Compaoré, le 15 octobre 1987. Thomas Sankara est assassiné lors de ce coup d’état, au cours d’une réunion du Conseil de l’Entente. Une des premières mesures que prend Blaise Compaoré est la dissolution du Conseil national de la Révolution (CNR) qu’avait créé Sankara. Il crée un nouveau parti, le Front populaire (FP).

Blaise Compaoré est au pouvoir depuis 1987. Le multipartisme a été instauré en 1991. En 1992, une grande partie des entreprises d’État ont été privatisées suites aux discussions avec le FMI et la banque mondiale. Blaise Compaoré a été élu pour la premère fois en 1991, et réelu en 1998, 2005 et 2010. Une polémique a accompagné l'avant-dernière candidature présidentielle de ce dernier. La Constitution burkinabé ne prévoit pas en effet que le président puisse se représenter à l’issue de deux mandats. Cependant, la disposition visant à interdire la possibilité d’un troisième mandat ayant été adoptée au cours du deuxième mandat de Compaoré, le Conseil constitutionnel a estimé que la candidature de celui-ci à l’élection de 2005 était bien valide.

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